
Mal au ventre, mal dans le dos, fatigue voire épuisement, et si c’était tout simplement une endométriose !
L’endométriose est une maladie gynécologique fréquente, elle toucherait environ une femme sur 10 en période d’activité génitale à divers degrés.
Pour les patientes, cela va d’une absence totale de symptômes, on parle alors d’endométriose silencieuse, à des douleurs invalidantes voire à une stérilité.
Lucie, 25 ans a toujours vécu ses règles comme un cauchemar, « Je suis pliée en deux au moins 3 jours par mois, j’ai mal au ventre, des crampes, des spasmes, j’ai des douleurs en urinant, en allant à la selle, ET CELA S’AGGRAVE D’ANNÉE EN ANNÉE ». Elle est dynamique, sportive, enjouée, sociable et travailleuse, mais durant ces journées, elle n’est plus elle-même, terrée au fond de son lit quand elle le peut, sinon, elle prend sur elle. Épuisée et irritable en raison des douleurs, méjugée par ses collègues et son entourage, 10 % de sa vie lui sont volés par un mal mystérieux auquel le remplaçant de son médecin vient enfin de donner un nom, l’ENDOMÉTRIOSE.
Mal au ventre, mal dans le dos, douleurs tiraillantes dans les cuisses, fatigue voire épuisement, vos collègues (surtout masculins) « PFFF ! Elle a encore ses règles !!! » … Vous avez tout entendu, « C’est le dos, les nerfs, une mauvaise posture, fais de la sophro et ça passera… ». Et si c’était tout simplement une endométriose !
Isolement social, isolement affectif deviennent souvent corolaires de l’endométriose.
L’endométriose, c’est quoi ?
Cette maladie touche l’endomètre, tissu qui tapisse l’utérus et dont l’épaisseur varie sous l’influence d’hormones. Plus précisément, sous l’influence des œstrogènes, ce tissu s’épaissit en deuxième partie de cycle en vue de l’implantation de l’œuf fécondé, et s’il n’y a pas de fécondation, il s’élimine, ce sont les règles.
L’endométriose correspond, en langage médical, à une présence hétérotopique d’endomètre. Plus simplement ce tissu, l’endomètre colonise des zones anatomiques autres que l’utérus : les trompes (d’où le risque de stérilité induite), mais également d’autres structures se trouvant dans la cavité abdominale, les ovaires, l’arbre urinaire, le péritoine (pouvant créer brides et adhérences), le rectum, la vessie, le vagin … et ce à des degrés variables selon les patientes.
C’est comme si des mini-utérus se développaient dans des endroits inappropriés dans la cavité abdominale, et comme pour l’utérus en lui-même, ils sont hormono-sensibles ; sous l’influence des œstrogènes ces lésions croissent au cours du cycle, puis saignent au même moment que les règles en laissant des cicatrices fibreuses.
L’endométriose peut également se développer dans l’utérus, à l’intérieur même du muscle, le myomètre. Elle prend dès lors le nom d’adénomyose et peut se présenter sous forme diffuse ou sous forme focale, comme un kyste.
Les symptômes
Ce qui complique le diagnostic de cette maladie, c’est que les symptômes sont variables en fonction de la localisation des lésions, de leur étendue, et du terrain propre de la patiente.
Les douleurs
Elles sont d’intensité variable selon l’importance et la localisation des lésions. Ce sont des douleurs la plupart du temps pelviennes, très aiguës, récurrentes (elle se reproduisent tous les mois de manière cycliques). Les rapports sexuels peuvent être douloureux (dyspareunie) même en dehors des règles, de même que le fait d’uriner ou d’aller à la selle.
Les patientes décrivent également des douleurs lombaires, des douleurs dans les cuisses et des douleurs abdominales, un « bearing-down », douleurs pesantes du petit bassin, comme si l’utérus allait sortir.