Urtica dioïca – La grande ortie en phytothérapie

Mis à jour le 1 octobre 2010
ortie
Urtica dioïca en phytothérapie : indications et posologie
L’ortie nous la connaissons tous pour sa mauvaise réputation : invasive, mauvaise herbe piquante, urticante… et pourtant il s’agit d’une plante médicinale aux multiples propriétés.

Botanique

  • Nom commun : Ortie dioïque, Grande ortie
  • Nom botanique : Urtica dioica L.
  • Famille : Urticaceae

Un point commun à toute l’espèce des orties est son habitat : elles poussent toutes dans les décombres, proches des habitations, dans les haies, les fossés… Leur présence révèle un terrain riche en azote et humide.

Initialement eurasiatique l’ortie est très commune en France, on la retrouve encore à plus de 2000 m d’altitud. Il s’agit d’une herbe dioïque vivace par un rhizome ramifié, ses feuilles sont vert sombre, opposées et dentées. Les feuilles et les tiges sont couvertes de poils très urticants particulièrement abondant au niveau du pétiole qui se brisent très facilement et libèrent leur contenu irritant.

Les fleurs ont 4 sépales verdâtres et sont réunies en grappes dressées (fleurs mâles) ou réfléchies (fleurs femelles)

On récolte les racines d’orties à la fin de l’été et la plante entière du printemps à l’automne.

Composition des parties actives de l’ortie

Les parties aériennes et les racines sont inscrites à la pharmacopée française, les feuilles sont quant à elles inscrites à la pharmacopée européenne.

L’ortie est une plante particulièrement riche en composés minéraux (calcium, chlore, magnésium, manganèse, potassium, soufre, zinc , silicium et fer en importante quantité), en oligo éléments : manganèse, silice, potassium, soufre), en vitamines (B2, B5, B9, K, C et provitamine A), elle contient de la chlorophylle en grande quantité

Les parties aériennes

très fortement minéralisées (Fer, silicium), elles sont une source de chlorophylle, de caroténoïdes, des vitamines (C, B, K…), de l’acide caféique, chlorogénique et cafeylmalique. Du scopolétol, sitostérol, des acides phénols, de nombreux flavonoïdes (quecetol, kaempférol…). Les poils urticants renferment de l’acétyl choline, de l’histamine et de la sérotonine

Les racines

Les racines de la grande ortie contiennent du scopolétol, des dérivés phénylpropanique, des tanins, des lignanes, des glycanes…des phytostérols ( ?)

Les graines

Elles sont riches en acide gras polyinsaturés (acide linoléïque) et renferment des caroténoïdes

Propriétés thérapeutiques de la grande ortie

  • Racine d’ortie : Action positive sur la prostate
  • Extrait de feuille : Action diurétique, hypoglycémiante
  • Extrait aqueux : Effets cardio vasculaire (prévention thrombose et athériosclérose) et action hypotensive via les flavonoïdes. Propriétés antioxydantes et antimicrobienne
  • extrait aqueux de racines : effet anti inflammatoire, pourrait justifier son utilisation comme traitement adjuvant de l’arthrite rhumatoïde
  • Extrait méthanolique de parties aériennes : activité imunomodulatrice via les flavonoïdes de la plante
  • Feuille d’ortie : syndrôme du colon irritable et maladie de la maladie de Crohn (feuille d’ortie)

Indications

  • En Allemagne, la Commission E propose les indications suivantes pour la racine d’ortie : Traitement des états inflammatoires des voies urinaires, prévention et traitement de la lithiase rénale
  • La pharmacopée européenne propose l’indication « traditionnellement utilisée dans le traitement symptomatique des manifestations articulaires douloureuses mineures » pour les parties aériennes de la grande ortie

Autres indications et usage de l’ortie

  • Reconstituant, reminéralisant et antianémique (poudre totale de feuille)
  • Stimulant du cuir chevelu (partie aérienne, en usage interne et externe)
  • Traitement de l’adénome bénin de la prostate (poudre totale et extrait de racine)

L’ortie est donc fréquemment utilisée comme :

  • Diurétique, dépurative et détoxifiante : la richesse de ses feuilles en acide acétique, acide formique et sels de potassium en fait un excellent diurétique ; elle augmente le volume des urines et favorise l’élimination des toxines. Elle est de ce fait indiquée dans les rhumatismes, la goutte, et troubles hépato-rénaux. Mais aussi les patho dermatologiques (dermatoses, acné, urticaire)
  • Reminéralisante par sa très grande richesse en vitamine minéraux et oligoéléments : fatigue chronique, convalescence, anémie, fragilité des ongles, chute des cheveux…
  • Anti-inflammatoire dans les douleurs articulaires : rhumatisme, arthrose, arthrite, douleurs inflammatoire
  • Antihémorragique ; en usage traditionnel (suc de petite ortie en usage externe), l’ortie était utilisée contre les saignements de nez et sur les plaies. Actuellement on emploie sa racine pour régulariser le flux menstruel. Par ailleurs, la richesse de ses feuilles en fer et en vitamines du groupe B en fait un excellent appoint dans le traitement des anémies.
  • Galactogène : stimule les montées de lait, augmente la production et enrichit la qualité du lait
  • En dermatologie, dépuratives dans les états séborrhéiques de la peau, par ailleurs, l’infusion de feuille à boire améliore le psoriasis, les dartres, et l’eczéma. (20 grammes d’orties, jeunes feuilles et tiges dans un litre d’eau, faire bouillir jusqu’à réduction de 1/3).
  • Allergologie : la teinture-mère de racines peut être utilisée dans le traitement de fond de l’asthme, rhume des foins,100 gouttes 2 fois par jour.
  • En stomatologie : la décoction de grande ortie est très intéressante en gargarisme contre les affections bucco-dentaires telles les aphtes, stomatites, gingivites.
  • Stress oxydatif : propriétés anti-oxydantes de l’ortie

Comment utiliser l’ortie?

  • Décoction de racines, 100 ml par jour.
  • Infusion de feuilles, comme fortifiant : 200 ml par jour.
  • Teinture-mère 100 gouttes 2 fois par jour.

Potage aux feuilles d’orties, à préparer comme les épinards pour sa richesse en fer et en minéraux. Très jeunes pousses d’orties à manger crues, à déguster au cours de promenades matinales au printemps. Il faut bien se limiter aux feuilles de printemps, puisqu’il a été notifié des lésions rénales par ingestion de feuilles âgées crues mangées en été ou automne

Conservation de l’ortie

Faire sécher les racines au soleil et les conserver en sachets, tandis que la plante doit être séchée à l’ombre et conservée en boites, à l’abri de la poussière et de l’humidité.

Feuilles de plantain ou de rumex écrasées et frottées suppriment la sensation douloureuse des piqûres de l’ortie;

Intéractions, précautions d’emploi, contre-indications de préparations à base d’ortie

Lié au risque d’interaction entre les composants de l’ortie et certains médicaments, il est préférable de ne pas utiliser de préparation à base d’ortie sans l’avis éclairé d’un professionnel de Santé :

  • Chez la femme enceinte
  • en cas de dysfonctionnement thyroïdien, d’oedème cardiaque ou rénal
  • en cas de traitement par antiagrégant plaquettaire, antidiabétiques, diurétiques, antihypertenseurs ou IPP

Par ailleurs, il y a un risque potentiel de dermatites de contact et brûlures en cas de contact cutané avec l’ortie en raison des poils longs urticants sur les parties aériennes.

L’ortie est une plante aux propriétés diurétiques,dépuratives, reminéralisantes, anti-histaminiques et anti-inflammatoires. Elle est utilisée pour les douleurs articulaires, les inflammations des voies urinaires, lors de rhume des foins, anémie, fatigue intense

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