Equisetum arvense – Prêle des champs en phytothérapie

Mis à jour le 23 mai 2016
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La prêle pour nos articulations et bien plus encore
Reminéralisante, anti-oedémateuse et anti-oxydante, la Prêle des champs est connue pour renforcer ongles et cheveux ; elle est bénéfique dans l'acné, mais c'est surtout pour son action sur l'os qu'elle prend toute sa place : prévention de l'ostéoporose, aide à la consolidation de fractures, action sur le cartilage, les tendons et l'articulation en général dans l'arthrose, ... 

Botanique

  • Nom commun : Prêle des champs, queue de rat, de cheval ou de renard, herbe à récurer
  • Nom anglais : horsetail, cattail, joint brass, bottle brush, shavegrass, horse pipe.
  • Nom botanique : Equisetum arvense
  • Famille : Equisetaceae

La prêle (Equisetum arvense) est une plante vivace cosmopolite dont l’origine remonte à l’ère primaire. Elle descend des arbres qui peuplaient nos forêts à l’ère primaire de 600 à 375 millions d’années avant notre ère. Elle vient d’Europe, d’Afrique du Nord, d’Amérique et du Nord de l’Asie. C’est une plante commune qui affectionne des sols très divers, en particulier les bords de routes et de chemins. Elle peut atteindre 5à cm de eau. Elle se propage à l’aide de spores issues des tiges de printemps, et de manière asexuée au moyen de son rhizome.

Elle présente des tiges stériles, qui se forment à partir du mois d’avril à partir d’un rhizome souterrain, elles ont des verticilles de rameaux grêles au niveau de leur noeud. Elle présente aussi des tiges fertiles, celles-ci portent un épi terminal oblong qui produit les spores qui assureront la reproduction de la plante

Les feuilles sont petites, réduite à de petites collerettes soudées, elles forment une gaine de 6 à 12 dents qui embrassent la tige, leur extrémité est noire

Attention, il est fortement déconseillé de ramasser la prêle soi-même ; en effet, sa cousine, la prêle des marais, equisetum palustre lui ressemble quelque peu et contient des alcaloïdes toxiques pour l’homme (palustrine). De même, il vaut mieux éviter de cueillir la prêle à proximité des terrains fertilisés par des engrais chimiques. La prêle possède une enzyme qui concentre les nitrates et le sélénium inorganique des sols, ce qui peut la rendre toxique.

Parties actives d’Equisetum arvense

La partie active de la prêle est constituée par les parties aériennes stériles que l’on récolte en été : fragment de tiges cannelées, de feuille linéaire.

La prêle des champs, indiquée par voie interne pour les cystites,renforce et régénère le tissu conjonctif. Riche en silice elle renforce os, ongles, cheveux

Composition de la partie active de la prêle des champs

La prêle contient

  • De nombreux acides aliphatiques, de l’acide équisétolique, des acides-phénols phénylpropaniques, de l’acide méso-dicaféytartrique, des stérols (béta sitostérols, campestérol, isofucostérol), des traces d’alcaloïdes (nicotine)
  • Des flavonoïdes (hétérosides de flavonol) dont certains ne se retrouvent que dans les tiges stériles. Les flavonoides et saponines lui confèrerait son activité légèrement diurétique
  • Une huile essentielle
  • Toutes les prêles sont riches en substances minérales (jusqu’à 20% de leur poids sec) que ce soit en Potassium, Calcium ou en Silicium.
  • Le silicium présent sous forme d’acide silicique et silicates est très majoritaire. On lui attribue l’essentiel des vertus de la prêle. La silice joue un rôle prépondérant dans le maintien et le renouvellement des tissus conjonctifs, elle pourrait faciliter l’absorption métabolique du calcium. Ce qui explique en partie son efficacité dans les troubles de la minéralisation. La teneur en silice de la prêle est variable en fonction de la saison (g de silice pour 100g de substance)
    • Avril mai (jeune pousse) : 22 g
    • Septembre (plantes adulte) : 36 g
    • Novembre (pousses senescentes) : 62 g

Propriétés thérapeutiques en phytothérapie

  • La prêle est utilisée en médecine traditionnelle dans les inflammations rénales et les bactériuries. On lui reconnaît une action diurétique via ses dérivés potassiques et flavonoïdes, elle est réputée « favoriser l’élimination rénale de l’eau »
  • De par sa richesse en silice, elle aide à la régénération des tissus conjonctifs, améliore leur résistance et leur élasticité Elle est souvent présentée comme un reminéralisant, avec de nombreuses applications en rhumatologie, en cosmétologie
  • Les extraits hydroalcoolique de prêle présente des propriétés antalgique et anti-inflammatoire dose dépendante
  • Un traitement prolongé à base de prêle augmenterait l’élimination du calcium et des phosphates au niveau des tissus ostéo-articulaires
  • La prêle est aussi reconnue pour ses propriétés hypo-uricémiante (interet dans le traitement de la goutte), anti-oedemateuse et anti-oxydante
  • En externe, on lui reconnaît des propriétés hémostatique, cicatrisante et astringente

Indications

Dermatologie

  • Renforce les ongles et les cheveux,
  • Acné
  • Aide à la guérison des plaies mineures (voies externes)

Rhumatologie

  • Prévention de l’ostéoporose
  • Traitement de l’arthrite rhumatoïde et de l’arthrose et de l’œdème des membre inférieur qui leur est associé
  • Traitement du tissu conjonctif en cas de fragilité des cartilages, des tendons, des os
  • Goutte

Traumatologie

  • Aide à la consolidation des fractures en favorisant la formation du cal osseux,
  • Aide à la récupération des ligaments après entorse
  • Améliore la souplesse des tendons et aide à leur protection lors d’efforts sportifs soutenus
  • Traite les oedèmes post traumatiques

Urologie

  • Infections des voies urinaires
  • Prostatites
  • Calculs rénaux

L’effet diurétique de la prêle des champs est bien connu, il ne faut pas en consommer si l’on prend déjà un traitement diurétique ; les effets peuvent se cumuler.

En externe

En décoction, ajoutée à l’eau du bain, elle accélère la récupération des ligaments, soulage les dorsalgies et lombalgies, et apaise certains troubles cutanés comme l’eczéma.

Associations de plantes intéressantes

  • Prêle Harpagophytum : Arthrose et tendinites
  • Prêle Lithothame ou spiruline et huile de foie de morue : Décalcification
  • Prêle et bambou ou reine des prés : rhumatismes
  • Prêle et curcuma : anti-inflammatoire
  • Prêle et alfalfa : douleurs articulaires

Comment utiliser la Prêle en phytothérapie

Le dosage varie en fonction de l’individu et de son trouble, en général et sous réserve de validation par un professionnel de santé

  • Infusion : 2 à 3 cuillère à café 3 fois par jour
  • Pour les décoctions : utiliser 6 grammes de plante séchée pour un litre d’eau. Laisser mijoter une heure au moins, et sucrer afin qu’une plus grande quantité de silice soit libérée.
  • Gélules : 4 à 6 gélules par jour (1 à 2 g par jour) pendant 3 mois
  • Teinture (extrait hydroalcoolique) : 1 à 4 ml 3 fois par jour
  • Décoctions à usage externe (compresse) : 10g de prele pour 1l d’eau

Quelques précautions d’emploi

La prêle des champs présente peu d’effets indésirables graves, quelques troubles digestifs mineurs et à haute dose des dermatite de type allergique ont été signalés.

La prêle ne doit pas être utilisée

  • Chez l’enfant, la femme enceinte ou allaitante
  • Chez le sujet présentant un œdème cardiaque ou rénal ou souffrant de maladie auto-immune
  • Chez le sujet utilisant des diurétiques (potentialisation de l’effet), des digitaliques, des antiarytmiques, certains psychotropes, du lithium.

La prêle doit être utilisée avec précaution

  • Chez le patient diabétique (potentialisation de l’effet hypoglycémiant) chez lequel il faudra surveiller les signes d’hypoglycémie.

En cas de toute ne pas hésiter à se rapprocher d’un professionnel de santé

Usages traditionnels

Jadis on utilisait la prêle des champs en raison du pouvoir abrasif de la silice qu’elle contient pour polir bois et métaux, en particulier l’étain. ‘C’est pour cela qu’elle s’est allègrement répandue dans l’hémisphère Nord. Elle fut longtemps utilisée dans le traitement de la tuberculose avant l’ère des antibiotiques. Dans certaines contrées, on avait également l’habitude d’en attacher quelques tiges à la queue des chevaux qui pouvait ainsi mieux chasser les mouches.

Les jeunes pousses de prêle (Equisetum arvense) qui peuvent être consommées en salade comme les asperges à titre d’aliments ou de nutriments, doivent être récoltées avec précaution en raison du risque de confusion avec Equisetum palustre sa cousine qui est réputée toxique pour l’homme

La toxicité de la prêle des champs est connue chez les herbivores (cheval), mais aucun cas d’intoxication n’a été décrit chez l’homme.

Le purin de prêle des champs (décoction) pulvérisée sur le feuillage serait un traitement contre les maladies cryptogamiques (à priori par renforcement des défenses de la plante via la silice)

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